Le départ
Après avoir enchaîné les articles à l’utilité (plus ou moins) redoutable, il est maintenant temps de laisser la place au (plus que moins) futile puisque ce blog comme je l’ai expliqué il y a quelques jours est aussi un carnet de bord destiné à mon usage.
Me voici donc fin prêt, je ne pensais pas que le stress pût monter aussi vite avec des syndrômes aussi caractéristiques : boule au ventre, mauvaise dernière nuit,etc. Il a fallu que je fasse trois ou quatre fois le tour de la maison avant de me persuader qu’effectivement j’avais toutes mes affaires et que je étais prêt à partir.
Quant à savoir ce qui m’engoisse le plus alors là…pouf pouf….je ne sais pas si c’est le fait de partir 1 an et de m’éloigner de tout ce et ceux que je connais ; si c’est la peur d’oublier des affaires importantes, mais après tout je ne suis qu’à une journée de train ; ou plus certainement si c’est la rencontre avec mes 7 colocataires pour lesquels je vais devoir m’adapter.
Quoi qu’il en soit, je suis prêt ! Voilà donc l’allure que j’aurais pendant les 10 heures que vont durer mon voyage.
Il convient de passer en revue la mode de l’Erasmus 2008 : admirons avant tout la sobriété de la valise Auchan (à roulette !), d’une capacité tout à fait respectable puisque telle que vous la voyez son poids atteint les 35kg !
Dans son dos l’étudiant Erasmus porte un sac tout en formes de chez Carlton, qui contient raquettes, chaussures et autres matériels sportifs, sa spécificité aux objets sportifs ne permet qu’un poids de 10kg mais un porté très agréable grâce à ses bretelles rembourrées.
A l’avant nous pouvons noter le très célèbre, indémodable et pratique sac Eastpack, customisé pour l’occasion avec sa poche-avant-qui-ne –ferme-pas. Il contient en tout et pour tout une demi-douzaine de kilos de matériel informatique, hi-fi et menue monnaie.
Lui sont attachés à l’aide une dégaine Beal, une magnifique paire de roller Frontman de chez K2 (plus ou moins 3kg) grâce auquel l’étudiant ne peut pas se déplacer mais qui permettent un effet « globe-trotteur » du meilleur ton.
Enfin pour la touche de couleur finale, le voyageur estudiantin dispose d’un sac bleu et jaune de la marque Banco, qui n’est ni une sous-marque Lidl, ni une marque de chocolat en poudre mais un label de tennis de table. La souplesse et la solidité associées, ce sac permet d’ajouter 15kg au paquetage déjà conséquent.
Ainsi paré le routard des Universités n’aura plus qu’à prier pour ne croiser aucun escalier de plus de trois marches qui ne soit pas automatique ou alors il devra sans doute abandonner une partie de ses 70kg de vie en sac.
Bonjour chez vous !
La première partie du trajet s’effectue sans encombre, je laisse mon père à la gare, attentionné comme si j’avais dix ans : et que je te donne un peu d’argent avant le départ et que je te porte les valises jusque dans le train…je vais pas m’en plaindre mais ça me fait marrer.
J’apprécie les sourires parfois moqueurs des voyageurs aux bagages naines qui me voient empêtré dans mes bandoulières et je me dis que je me regarderais sûrement avec autant de compassion sarcastique si je me voyais à ce moment .
Arrivé Gare de l’Est, après être sorti et avoir constaté que les Franciliens pressés d’aller travailler n’ont que faire de vos 70kg de vie en boite, la première épreuve de force commence : monter la trentaine de marches qui doivent me conduire jusqu’à la Gare du Nord.
J’attaque les 3 premières marches et j’entends un « hey toi » qui me donne droit à un porteur qui s’empare de ma plus grosse valise et me suit jusqu’en haut des marches…aller on ne va pas taper en plein dans la gueule du cliché…mais le mec….il était noir….400ans d’esclavage, ça s’oublie pas comme ça ! (PAUSE : Attention humour dérivant Dieudonné, je m’arrête, bientôt je vais dire qu’en plus je l’ai pas payé mais que c’est normal puisque je suis juif)
Arrivé Gare du Nord j'aperçois Gauthier, qui part avec la fac de Nancy et avec qui je dois faire la dernière partie du voyage, il est à peu près aussi chargé que moi :
Le voyage pour Londres se déroule sans encombres dans un train
bien rempli où les premiers échos de la langue de Shakespeare se font entendre. Les premiers problèmes commencent à Londres quand nous devons changer de gare...entendez donc : nous trimballer nos sacs overloaded à travers le Tube et ses escaliers sans escalators...
Doués comme nous sommes nous montons dans le mauvais métro (mais à la bonne station) heureursement les lignes sont parallèles et nous retrouvons vite notre chemin mais après quelques escaliers en plus...
Après quelques heures d'une attente excitée nous montons enfin dans le dernier train : celui qui doit nous mener au point final de notre voyage.
(où je monte un peu anxieux avec mon ticket tarif réduit en espèrant tomber sur un contrôleur compréhensif auprès du quel je m'apprête à jouer le touriste arriéré et pas doué pour les langues)
Tous les deux nous commençons à ressentir la fatigue du voyage et nous profitons de nos premières heures in England pour piquer un petit somme.
Bonjour chez vous !